Aghbala - Histoire récente
Comme nous l'avons signalé Aghbala a changé de physionomie, il s'est répandu sur plusieurs kilomètres tout au long de la départemental 22 (W22) et l'ancien village qui était l'un des plus gros de la Basse Kabylie se rétrécit de plus en plus, il est envahi de broussailles et de toutes sortes d’arbres (Figuiers, oliviers sauvages, ronces,...). on le voit à peine quand on fait la capture de tout le village actuel.
C'est ainsi que le village d'Ijdaren est en voie de disparition, l'ancien village laisse place à des ruines qui vont elles s'effacer d'elles même avec le temps.
Ecrire sur Aghbala et les Ath Jellil est une lourde tâche, d'autant plus que la présence humaine dans ces montagnes date de l'époque pré-romaine, donc de la Berberie Authentique.
Ath Jelil dans la "Commune Mixte de Sidi Aïch"
D'un point de vue chronologique, la Monographie de la Commune Mixte de Sidi Aïch (ouvrage redigé par Auguste Veller en 1888) dont font partie les Ath-Jelil est le premier texte en langue française (avec le Senatus Consulte, voir plus bas) entièrement consacré à la région de Sidi Aïch.
L'auteur de cette ouvrage qui a exercé le metier d'instituteur à Sidi Aich vers les années 1880, a donné des informations précieuses sur tous les aspetcs socio-économiques (encore d’actualité) de la région : Territoire, Histoire, rôle joué dans la vallée, relations extérieures, organisation sociale et politique (Tajma`t,…), Habitat, Savoirs-faires locaux (figuier, olivier),…
Auguste Veller souligne tout son admiration à cette Commune et à ses habitants :
« Les Kabyles sont intelligents, paisibles, attachés à leur famille et à leur pays, peu portés au crime et d’une moralité supérieure (…). Ils aiment la justice…. Les vols sont chez eux peu nombreux. Les assassinats rares, mais ils se livrent fréquemment à des rixes. Ils sont religieux sans fanatisme ».
D'après la tradition orale, les ancêtres des familles Gaoua (Agaoua), Ouchen(e), Boucif, Sebaa, Ouaidir (Ouidir), Benchikh et Sayad viennent tous d'un seul et même village de Taqa N'Ath Yahia situé non loin de Ain El Hammam dans le département de Tizi Ouzou. Les anciens n'expliquent pas les raisons du déplacement de leurs arrière-grands-parents des montagnes de Haute Kabylie vers les Babors de la Basse Kabylie. La famille Agaoua, qui a donc gardé le nom venant directement des Igaouawen est apparament la première à s'installer à Aghbala. En effet d'après Hamid Gaoua, Da Mahmoud avait gardé les liens avec sa famille d'origine de Taka où il se rendait régulièrement lui rendre viste jusqu'à sa mort. La culture Kabyle étant peu matérialiste, nous n'avons donc aucun écrit sur ces liens. Nous rappelons aussi que les murs de la mosquée de Tazrouts contenaient des informations sur sa construction vers 1501.
Y' a t-il eu un conflit familial?? ou un conflit entre tribus, si tel était le cas, comment expliquer la venue des autres familles, y' a-t-il eu un phénomène "boule de neige" que l'on retrouve dans la migration plus récente des gens d'Aghbala vers Saint-Etienne?? qui a fait que juste après leurs premières installations dans le bassin Stéphanois, ils avaient fait appel aux cousins du "Bled" pour avoir du renfort et briser le mur de l'isolement. Ce qui ne déplaisaint pas non plus aux industriels de cette région, vu la qualité de la main d'oeuvre venant de la Kabylie. Le Mystère reste entier quant à l'origine du déplacement-migration de ces sept familles de Taqa n At Yahya à Aghbala. D'après toujours la tradition orale, à l'origine, les familles Ouchen(e), Tir, Boucif, Benchikh et Sebaa seraient peut-être issues des Aths Chikhs (Sur Wikipédia, on retrouve à présent les Ben Chikh à Taqa au quartier ou Adrum dit "At meloula"?, il serait donc nécessaire d'aller enquêter sur place auprès de cette tribu?!). D'après Athmane Ouchen, il faudra rajouter la Famille des Ath Hmana (les Zouaoui/Bouzemboua et Zemboui) qui vient aussi de TAKA.
Et enfin d'après Laouche Nassim, la famille Ath Ouramtane (regroupant Laouche et Berkouki), qui constitue l'une des premières familles à s'installer à Aghbala vient aussi de Taqa
Pour revenir au déplacement des familles de Taqa (ou Taka) n At Yahya vers Aghbala, on sait aujourd'hui que la tribu des Ath Yahia appartenait à la principauté ou (Royaume) de KOUKOU vers la fin du XV siècle. Cette Tribu a alors longtemps résisté à l'influence grandissante de la puissance naissante des Turcs en les combattant farouchement pour garder son autonomie. Les multiples accrochages avec les nouveaux conquérants seraint t-ils la cause du départ de ces familles (de certains de nos ancêtres) vers les montagnes d'Ath Jelil? La construction de la mosquée d'Aghbala coincide bien avec cette période tumultueuse du début du XVI siècle, même si la région était déjà habité depuis les Romains.
Taka est connue pour ses personnalités dont Hocine Aît Ahmed (et avant lui, il y avait son ancêtre Chikh Mohand Ou Lhocine) - Un homme qui avait consacré toute sa vie à la construction du mouvement nationaliste algérien, à l'indépendance de son pays et à l'édification d'une Algérie libre et démocratique. Né à Ath Ahmed un hameau des Ait Yahia en 1926, Il vient de nous quitter le 23 décembre 2015.
Ce que nous avons écrit pourrait être confirmé matériellement par la découverte tout récemment dans le village de ces deux pièces de monnaie en argent datant de 1241, d'après le site Numista (catalogue mondial des pieces et d'échanges), elles correspondent à la série dite Boudjou-Mahmoud II , Soltani-Mahmoud 11 de l'empire Othoman (Algérie - Ottoman Empire - Silver Budju (-1847). La découverte de ces deux pièces a été publiée sur la page Facebook de l'Association Culturelle et scientifique Abdelmalek Sayad
Les Pièces "SOLTANIS" découvertes tout récemment à Aghbala
Les informations ci-dessous sont à lire avec précaution pour les origines des autres familles :
La famille Chiter vient de Mardj Ouaman (Pas loin de Bejaïa).
Les Mezaber de Msila (ou d'Ath Abbas) : ils étaient spécialistes de la taille de la vigne, dont l'outil principal utilisé est "Timezberth", d'où est tiré leur nom de famille Mezaber
Les Tifra du village de Tifra pas loin de Sidi Aich
Les Ouagahlissi de Ath Amer pres d'Akfadou
Les Bensaci d'Akabiou (près de Timezrit)
La recherche se poursuit pour les autres ...
Dans le livre "La grande Kabylie - Etudes Historiques" redigé par M. Daumas et M. Fabar deux militaires français en 1847 contenant le Tableau de l'organisation politque de la Grande Kabylie (à la page 428), l'Administration française a rattaché les Beni-Djellils (sous le nom Ouled-Djellil avec les Beni-Ouaghliss, les Beni-Yimel, etc ..) à la Vallée de la Soumam dans la partie qui était sous le commandement de Ahmed-ou-Menna-Oulid-Ou-Rabah (la famille des Ourabah très influente alors dans la province de Bougie).
Nous retrouvons les Ouled Djelil sur la carte de l'Algérie divisée par tribus effectuée par MM. E.Carette faite en 1847 qui font partie de "KABILIE INDEPENDANTE", vous pouvez zoomer pour voir plus clair les différentes tribus ainsi que le jour des marchés, notre village porte le nom d'ARBALOU
le lien complet qui permet de visualiser toutes les tribus et l'ensemble de la carteest : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b72002410/f5.item.r=carette.zoom
Après la conquête de la Kabylie Centrale en 1847, le découpage administratif effectué lors des opérations du Senatus-consulte, la tribu des Beni-Djellil apparait dans la circonscription sectorielle n°79 avec Ouled Tamzalt, Barbacha, Ouled Ameur Youb, Beni Kharoum, Ouled Abd El Aziz, Beni Yemel, Mcisna, Melaha, Senhadja, etc...
A ce moment de la conquête Française, toutes les tribus de la région étaient partagées en deux Sofs : celui du haut (sof Oufella) et celui du bas (Sof Ouedda). Le Sof du haut composé des tribus des Beni Mançour supérieur (Naït Hussein), Béni Ouaghlis (Açameur), Beni Djellil, Beni Bou beker, Mellaha et Sanhadja, faisait partie de la confédération des Zouaoua ou de la grande Kabylie. Celui du bas, composé des tribus des Beni Mançour inférieur (Ikedjane,) Beni Ouaghlis (Aït Mzalt et Tiouririne), Beni yemel, Beni Khateb, Guifcer, Barbacha et Ouled Abd el Azziz, Beni Kharoum, Ouled Ameur youb et Ouled Tamzalt à la confédération des dominateurs de la vallée du Sahel, les Ouled Abdel Djebbar de la région d'Amizour
Ces alliances avaient pour effet d’assurer le concours d’une importante confédération dans le cas où une partie des confédérés avaient à vider, à main armée, un conflit avec leurs voisins. En temps de paix, chaque tribu reprenait son indépendance et même les fractions de tribus appartenant à des Sofs différents, s’accordaient pour constituer une Djemaa unique chargée de régler administrativement et judiciairement les litiges.
A suivre !!!
Commentaires
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- 1. laouche nassim Le 05/10/2021
bonjour a tous et je suis reconnaissant a vos efforts mais je vous ajoute les familles LAOUCHE Berkouki qui sont normalement déracinées de la grande famille ouramtane parmi les premières familles dans ait djellil
. une enquête a suivre -
- 2. Ouchen Le 19/02/2016
Azul. Bravos je veut rajouter les familles qui. Et de Taqa nath yhhya et Ath Slimane. Ath El Mesaaoud, ath hmana les trois frères qui et exemples Ath Slimane composé de les famille Benchikh Ouchen. Sebaa Boucif. Tir. Ect chaque famille. Partagez. Tavzarth avec Adroum is. Merci-
- ou-nacerLe 19/02/2016
Azul Athman, effectivement et comme on l'a écrit sur cette page, ce que nous savons c'est que les familles Ouchen(e), Sebaa, Sayad, Gaoua (Agaoua), Boucif, Ben Chikh viennent de TAQA, enfin donc on va rajouter Ath Hamana (Zouaoui) que j'ai oublié. En revanche on ne sait pas exactement est ce qu'à l'origine elle portent toutes un même nom et elles viennent de différents Adroum?!!!
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