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    Henri Grouès est né le 5 août 1912 dans une famille bourgeoise aisée et pieuse de négociants en soie lyonnais. Il est le cinquième de huit enfants et passe sa jeunesse à Irigny près de Lyon. À 12 ans, il rencontre son ami d'enfance François Chabbey et accompagne son père à la confrérie séculaire des Hospitaliers veilleurs où les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres. En 1928 à 16 ans, il décide d'entrer dans les ordres franciscains mais doit attendre encore un an  et demi et c'est chez les capucins qu'il entrera en 1931 et prononcera ses vœux, devenant frère Philippe. Il est ordonné prêtre en 1938 et en avril 1939, il devient vicaire à Grenoble. Mobilisé en 1939 et, avec le caractère bien trempé qui est le sien, il aide bon nombre de victimes civiles à échapper aux persécutions. Il prend le nom de l'abbé Pierre dans la clandestinité en 1944. Après la guerre, sur les conseils de l'entourage de Charles de Gaulle, et l'approbation de l'archevêque de Paris, il est élu député de Meurthe-et-Moselle aux deux assemblées nationales constituantes (1945-1946) puis à l'Assemblée nationale de 1946à 1951, qu'il quitte après 'l'incident sanglant' de Brest en avril 1950, provoquant la mort de l'ouvrier Édouard Mazé. Il rejoint ensuite la Ligue de la jeune République, mouvement chrétien socialiste. En 1947 alors qu'il est  vice-président de la Confédération mondiale, il fonde, avec Albert Camus et André Gide, le comité de soutien à Garry Davis, citoyen du monde. Il fonde en 1949 l'association des Compagnons d'Emmaüs, organisation laïque, pour aider les déshérités, particulièrement les sans-abri. Les communautés Emmaüs se financent par la vente de matériels, d'objets de récupération et construisent des logements. En  1952, il participera  même au jeu « Quitte ou double » sur Radio Luxembourg pour alimenter financièrement son combat, où il gagnera 256 000 francs de l'époque. L'abbé Pierre acquiert sa notoriété durant l'hiver meurtrier de 1954, hiver pendant lequel il lance, le 1er février 1954, un appel mémorable sur les antennes de Radio Luxembourg:   « Mes amis, au secours... Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures, sur le trottoir du boulevard de Sébastopol, serrant sur elle le papier par lequel, avant-hier, on l'avait expulsée. Devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre les hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous en prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l'âme commune de la France, merci ! Chacun de nous peut venir en aide aux sans-abri. Il nous faut pour ce soir, et au plus tard pour demain : 5 000 couvertures, 300 grandes tentes américaines, 200 poêles catalytiques. Grâce à vous, aucun homme, aucun gosse, ne couchera ce soir sur l'asphalte ou les quais de Paris. Merci. » Le lendemain, la presse titre sur « l'insurrection de la bonté ». L'appel rapportera 500 millions de francs en dons (notamment 2 millions d'un certain Charlie Chaplin)[], une somme énorme pour l'époque et complètement inattendue, des appels et courriers qui submergèrent complètement le standard téléphonique de la radio, et des dons en nature d'un volume si immense qu'il fallut des semaines pour simplement les trier, les répartir et trouver des dépôts pour les stocker convenablement un peu partout en France. L'appel de 1954 attira des bénévoles volontaires de toute la France pour aider d'abord à la redistribution, mais aussi fonder les premiers groupes se réclamant de cet appel. Rapidement, il dut organiser cet élan inespéré de générosité, et le 23 mars il fonde les Compagnons d'Emmaüs, communauté de chiffonniers qui construisent des logements pour les sans-abri. Son combat permanent auprès des pouvoirs publics a également permis l'adoption d'une loi interdisant l'expulsion de locataires pendant la période hivernale. L'image, qu'il entretenait, du grand barbu en soutane, en grosse pèlerine et godillots que lui a un jour offerts un sapeur-pompier forge vite son statut de ' héros légendaire' au service des hommes.  Il est décédé à Paris le 22 janvier 2007 à l'âge de 94 ans non sans s'être assuré que l'œuvre de sa vie, son combat, lui survivrait.