Abdelmalek SAYAD - Socrate d'Algérie
Un sociologue hors du commun
Ecrire sur Da Abdelmalek comme on l'appelle à Aghbala n'est pas une tâche facile et ce pour plusieurs raisons, la première est liée au fait que nous ne sommes pas dans le même métier que lui, secondo, son oeuvre est grandiose et son héritage sur la sociologie de l'immigration est immense.
Son importance est tellement grande que ses publications ont été traduites dans plusieurs langues et qu'il a fallut plusieurs années à son association ABRIDA (Association berbère de recherche, d'information, de documentation et d'animation) pour regrouper puis archiver celles-ci. Aujourd'hui et à l'issu de ce travail titanesque, Le Centre de documentation Abdelamalek Sayad est né. Sa femme Mme Rebecca Sayad a donné ces archives en 2006 à la Cité nationale de l'histoire de l'immigration (Paris).
Les témoins de sympathie et de reconnaissance à l'égard de Sayad sont plétors : voici un témoignage de Marie-Claire Caloz-Tschopp (Genève 1999) - une de ses collègues du GGE " Groupe de Genève "Violence et droit d'asile en Europe" qui a été créé lors d'une rencontre internationale qui a eu lieu les 23-24-25 septembre 1993 et et qui a réuni 70 personnes de 30 pays (Nord, Est, Sud et de milieux socio-professionnels variés) sur une base internationale et interdisciplinaire. Dont le texte de fondation de ce GGE a été co-signé par Sayad.
"Il m'est difficile d'évoquer Sayad sans céder à la nostalgie de sa présence chaleureuse, de son humour. Sans me remémorer l'audace, l'originalité, le poids de son travail théorique, sa position de travailleur intellectuel, faite d'une capacité d'étonnement, de courage, d'obstination, d'esprit de finesse, de légèreté, de profondeur.
L'hospitalité faite d'égard, d'attention, de respect infini de l'autre dans la rencontre apparaissait tout-à-coup pour ce qu'elle est: un bien précieux, un instant de bonheur, de grâce.
Il est impossible d'évoquer Sayad sans sourire. Et même sans rire.
Son apparente distraction dans la vie quotidienne évoquait l'étonnement socratique. Chez Sayad, la maïeutique était, en quelque sorte, non une seconde qu'une première nature. Un Socrate d'Algérie, le corps en exil, mais l'âme habitée par le destin des algériennes et des Algériens, par les montagnes de Kabylie, ... Un Socrate d'Algérie, travailleur immigré lui-même. Depuis sa place de travailleur intellectuel, il partageait le sort des travailleurs immigrés inscrits dans le provisoire, la précarité, le déni de l'appartenance et des droits politiques. Le mouvement, même entravé par les visas, était sa condition d'existence. Un Socrate hors lieu - atopos - et pourtant ancré aux frontières devenues pour lui le lieu-phare des conditions d'être et d'existence humaine. Avec la conscience de la béance de l'acosmie au bord des frontières. Un Socrate, avec une passion de la pensée qui agitait, travaillait, pensait les faits sociaux comme une tempête.
Le refus de Nicolas Sarkozy et des Balkany à baptiser un collège dans les Hauts de Seine en 2007 au nom de Sayad Abdelmalek, faisant preuve d'une pauvre imagination, avec des arguments sans valeurs, a poussé l'association "Les Oranges" de Nanterre et son ancien maire à faire une inauguration symbolique le 24 mai 2007. En effet tous les courriers adressés depuis 2005 aux autorités du département le plus riche de France à cet effet sont alors restés sans réponse.
Abdelmalek Sayad : instituteur dans la Casbah d’Alger
Mais, la France étant un pays d'ouverture et de tolérance, beaucoup d'édifices publics portent le nom de Sayad Abdelmalek partout sur son territoire..
La médiathèque Abdelmalek Sayad
Après avoir empêcher qu'un collège des Hauts-de-Seine porte le nom du co-auteur du «Nanterre algérien» (1995) et de l'égal de Pierre Bourdieu, car selon certains élus du département cela aurait été «porteur d'une trop forte connotation identitaire qui risquait d'enfermer ce collège dans une image communautariste» ! Et comme l'avait assené la vice-présidente du Conseil Général pour s'opposer à ce que le collège, aujourd'hui appelé «République», porte ce nom en dépit de la mobilisation associative - «il faut choisir des noms qui ne prêtent pas à la polémique» (sic) ! Ce qui veut dire : «pas de nom à consonance algérienne pour un équipement d'enseignement». Le gouvernement de Sarkozy a essayé par tous les moyens d'instrumentaliser le nom de Abdelmalek Sayad. Ce qui a poussé une vingtaine de chercheurs, parmi lesquels Michel Agier, Didier Bigo, Nacira Guénif, Olivier Le Cour Grandmaison et Jérôme Valluy, a faire parvenir à Mediapart une tribune expliquant les raisons de leur hostilité à ce que la cérémonie soit conduite notamment par les ministres Éric Besson et Xavier Darcos. Pour ces chercheurs, le discours de Sarkozy à Dakar reflète le niveau Intellectuel du pouvoir exécutif, dont la politique ne respecte pas l'oeuvre de Sayad. Vous pouvez lire la tribune "Cité de l'immigration: Non à l'instrumentalisation d'Abdelmalek Sayad" à ce sujet.
La médiathèque Abdelmalek Sayad est la première médiathèque spécialisée dans les thématiques de l’histoire, de la mémoire et des cultures de l’immigration en France du XIXe siècle à nos jours.
Ouverte en avril 2009, la médiathèque Abdelmalek Sayad - en hommage à ce grand sociologue de l’immigration - est un lieu d’information et de documentation ouvert à tous, adultes et enfants (accompagnés). Elle s’adresse à un public varié : scolaires, universitaires, professionnels du champ social ou grand public En savoir plus...
Ecole primaire SAYAD Abdelmalek à Nanterre
Une école primaire porte le nom de Sayad Abdelmalekà Nanterre : http://infosayad.wix.com/sayad
Un centre de documentation Abdelamalek Sayad
Le centre de documentation Remisi baptisé centre de documentation Abdelamalek Sayad
Le Centre de documentation Abdelamalek Sayad est spécialisé sur le thème des migrations et des relations interethniques. Le centre est le coordinateur du réseau documentaire Remisis qui rassemble des associations et des institutions travaillant entièrement ou partiellement sur le thème des migrations. Il dépend de l'URMIS, laboratoire mixte de recherche CNRS-université Paris 7.
Da Abelmalek est un chercheur de grand talent, il est décrit comme le père fondateur d'une nouvelle sociologie de l'immigration: « En sociologie, il est le « père fondateur » de la question de l'immigration sur laquelle il va porter un double regard. Pour étudier cette question complexe, il va placer au cœur de son analyse l'émigré-immigré et ne va plus considérer ce dernier comme une force de travail mais comme « un fait social dans sa globalité ».
Abdelmalek Sayad émigre en France en 1963 puis rejoint le Centre de sociologie européenne. En 1977, il intègre le CNRS où il devient directeur de recherches en sociologie.
Ses travaux s’orientent rapidement vers la question de l’émigration qu’il ne cessera d’approfondir tout au long de sa carrière jusqu’à devenir une référence nationale puis internationale. Il permet une lecture de l’émigration – immigration, non plus comme un phénomène économique aux conséquences sociales difficiles à cerner mais comme un fait social « dans sa globalité ». Il introduit la perspective historique de l’émigré – immigré en liant sa situation au phénomène de colonisation – décolonisation. Sayad montre, dans le rapport émigré-immigré, le statut de populations prises entre leurs « variables d’origines » et leurs « variables d’aboutissement ». Ses recherches mettent également en lumière l’existence de générations d’émigrés, aux motivations et comportements liés mais différents.
A ce propos, je vous cite ici un moment important d'une rencontre-diner auquel Da Avelmalek a été convié par mon père Said Ouchene (Said OuDahmane) et son frère Mouloud à Saint-Denis, où ils habitaient dans une chambre commune et travaillaient dans la région parisienne. Cela s'est passé en 1963 ou 1964.
Je cite mon père : Avelmalek est venu nous rendre visite à Saint Denis directement dans notre chambre, malgré notre insistance à lui proposer de diner ensemble dans un restaurent, ce dernier a rejeté catégoriquement cette idée. Avelmalek a voulu rester avec nous et discuter tranquillement de tout et de rien dans la petite chambre exiguë et qui servait aussi de cuisine. C’est alors que mon frère Mouloud, s'est proposé pour préparer TIASBANINES (boulettes de farine typiques de la région de la Basse Kabylie). Et quelle était la joie de Avelmalek !
Il est resté avec nous toute la soirée à parler du village, des conditions dans lesquelles nous vivions en France et travaillons, de nos ressentis, de nos espoirs, de nos familles… Autour d’un plat qu’il aimait bien, il a fait un tour d’horizon sur différents sujets. Avelmalek était alors célibataire, nous lui avons proposé de penser à fonder une famille et pourquoi pas l’aider à trouver une femme, une kabyle comme voulait la tradition d’avant. Là encore nous avons essuyé un refus catégorique, Avelmalek savait déjà que son destin sera lié à une européenne. Car pour lui une Kabyle ne comprendra jamais le sens de son travail : la sociologie.
A notre grande surprise, alors que nous ne doutions de rien. Toute notre conversation a été discrètement enregistrée sur un magnétophone caché dans son cartable. C’est ainsi et pour la première fois de nos vies, nous avions entendu nos voix sur une bande sonore.
Da Avlmalek – Grand professionnel qu’il était savait lier l’utile à l’agréable. Tous les moments passés avec ses compatriotes lui servaient aussi de matériaux pour son travail.
En ce qui concerne son oeuvre, nous nous contenterons de la parole de ses pairs.
Mais qui peut mieux parler de Sayad Abdelmalek que Pierre Bourdieu, son ami et son collaborateur, qui a enchainé son hommage par "Abdelmalek Sayad aura été un des plus grands sociologues de sa génération" et qui poursuit par " il a consacré toute sa vie à «étudier» est-ce bien le mot? les hommes et les femmes de son pays, dans le village de Petite Kabylie où vivait sa mère et où il se replongeait régulièrement,...."
Sayad Abdelmalek et Pierre Bourdieu : entre les deux hommes une relation
intellectuelle très forte et une amitié indéfectible
Une Chose est sûre, Da Abdelmalek aimait beaucoup son pays et particulièrement son village d'où son oeuvre est directement inspirée, en ce sens, son amie Emile Témime avait écrit dans son article "Comprendre l'immigration. Quelques notes en mémoire d'Abdelmalek Sayad : un sociologue hors du commun" : "il faut naturellement rappeler l'attachement qu'il portait à l'Algérie (dont il se sentait profondément solidaire et dont il partageait les souffrances), celui qu'il portait à son village de kabylie, où il aimait revenir, sans doute d'abord pour des raisons familiales, mais aussi pour y retrouver des forces, pour s'y reposer...."
Nous n'avons malheureusement pas de souvenirs matérielisés des passgaes de Dda Abelmalek à Aghbala, merci à notre ami Sayad Mourad, qui, depuis le Canada a publié l'une des rares photos de son cousin et qui l'a accompagné de ce mot : "Un beau souvenir d'une jeunesse pleine d'activités et de l'espoir. Ça remonte à 1995. Dda Abelmalek Sayad vint nous rendre visite au siège de l'association Timeghras où il adhera et s'aquitta des droits de cotisation."
En Analysant avec un grand soin la situation embarrassante dans laquelle se trouve empêtré l'émigré dès qu'il arrive sur la terre d'accueil, un jeu à somme nulle, à la fois oublié dans son pays d'origine et dans son pays d'accueil où il est contraint au mutisme, donc doublement absent. les nombreux articles consacrés à ces analyses ont été rassemblées Dans son livre La double absence. La traduction de ce livre en langue anglais par David Macy sous le titre « Suffering of immigrants », exprime bien les observations de Sayad qui montrent que l'émigration-immigration est une véritable déchirure spirituelle, une souffrance individuelle qui peut avoir des incidences sur la conception collective de l'émigration qui, à son tour, a une influence considérable sur les rapports « pouvoir - État - émigration ». C'est pourquoi Abdelmalek Sayad dira : « exister, c'est exister politiquement »
"Exilés sans traverser les mers", comme disait l'adage, cette devise est plus que jamais d'actualité pour les Kabyles (et les Berbères en général) dont les droits sont encore bafoués dans leur pays d'origine - l'Algérie indépendante.
Abdelmalek Sayad était plus qu'un sociologue, mais aussi un visionnaire : au vu de l'état actuel du monde dans lequel nous vivons, l'instabilité au Moyen Orient, la crise migratoire, le terrorisme international, etc..., nous nous sommes posés la question de savoir est ce qu'il a vu quelque chose avant l'heure. Nous vous proposons à cet effet ce qu'avait écrit Abdelmalek Sayad vers les années 80, dans "L’immigration ou Les paradoxes de l’altérité. Tome 3, La fabrication des identités culturelles" : Il explique en quoi l’islam en France est d’abord un phénomène postcolonial et en quoi il s’explique par le social bien plus que par le culturel :
« L’islam des immigrés ou l’islam tel qu’il se réalise dans l’immigration ne rendrait-il pas à revêtir des formes distinctives qui lui viendraient du contexte particulier dans lequel il s’inscrit ? À l’islam « honteux », caché, éliminé et s’éliminant de le lui-même de la place publique et des engagements publics se substitue, à la faveur d’une autre « génération » d’émigrés et d’une autre modalité de présence dans l’immigration (c’est-à-dire de la présence que réalisent les immigrés), un islam avoué et proclamé, un islam qui s’affirme et se revendique religieusement, bien sûr, mais aussi, par-delà l’affirmation et la revendication religieuses - et peut-être plus essentiellement - culturellement et politiquement, bref, un islam militant, un islam qui devient le lieu, le mode d’expression et l’arme de l’identification sociale, identification inséparable de l’identification religieuse qui lui est souvent subordonnée. »
Le discours sur l’"intégration" qui se constitue à cette période et qui est omniprésent de nos jours, est ainsi l’aboutissement des mécanismes décryptés par cette idée du visionnaire. Rien qu'à lire ce paragraphe, nous comprenons l’originalité et la portée analytique du travail de Sayad dans les débats politico-médiatiques actuels.
C'est ainsi Hélas, que l'islam traditionnel de nos parents, cet islam "Andalou-maghrébin" apaisé, s'efface de plus en plus devant l'islam militant, politisé et guerrier qui se propage.
Quelques oeuvres traduites de SA
Mais, comme on l'a déjà souligné plus haut, il ne s'agit nullement pour nous de décrire l'oeuvre de Sayad, L'objectif ici est d'apporter quelques éléments nouveaux sur sa vie personnelle et familiale, sur ses passages au village, de rassembler le maximum d'informations sur lui.
Après son décès en 1998, des hommages et conférences sur la personne et son oeuvre se font régulièrement partout dans le monde. Ainsi, outre Tajmilt (les hommages) régulièrement organisé à Aghbala son village natal par l'association qui porte son nom, ses oeuvres continuent de traverser le temps et les espaces. Vous pouvez suivre l'activité "Association Culturelle et scientifique Abdelmalek Sayad - Aghbala" sur sa page facebook : https://www.facebook.com/sayad.abdelmalek/?fref=ts
Son nom commence à se faire connaître aussi en Algérie : l'Association de Prévention du Site de la Villette (APSV) et la Cité Nationale de l'Histoire de l'Immigration (CNHI) avai proposé , courant février 2010, à l'invitation de L’Institut Français d'Oran,en partenariat avec le Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC), un cycle de rencontres - formations destinées à mettre en débat la question de l'émigration/immigration aujourd'hui. Ce cycle se propose d'apporter différents éclairages sur l'oeuvre de l'inventeur de la sociologie de l'émigration-immigration qu'a été Abdelmalek Sayad (1933-1998). Tout cela dans le cadre de la valorisation des archives Abdelmalek Sayad (1933-1998).
Un numéro spécial de la Revue Migrance (éditions Mémoire-Génériques) a été dédié à « Abdelmalek Sayad » in Migrance 14 , 1er trimestre 1999. Numéro coordonné par Driss El Yazami. Véritable Socrate d'Algérie, Abdelmalek Sayad, méritait bien que lui soit consacré un numéro de Migrance. C'est chose faite avec ce 14e numéro qui retrace la vie de cet homme à part, à la fois sociologue et scribe. Ce numéro étant épuisé, vous pouvez le télécharger au format PDF "Télécharger le numéro"
Abdelamalek Sayad n'a jamais renié ses racines, il rentrait au pays avec sa femme Rebecca à chaque été pour occupé la maison de ses ancêtres.
La maison de Sayad à Aghbala reconnue comme maison traditionnelle kabyle typique
Il est urgent de réhabiliter la maison de Sayad qui est dans un état de dégradation avancée même si l'intérieur garde tout le charme des maisons kabyles. d'autant plus qu'elle fait partie actuellement des circuits touristiques reconus dans tout le département de Béjaia (Festival de Tinebdar où elle a été choisie comme maison traditionnelle kabyle typique dans ses dépliants)
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Abdelmalek Sayad a inspiré le théâtre français
Trente années d’enquête et de recherches réalisées en France et en Algérie par le sociologue Abdelmalek Sayad (1933-1998) ont renouvelé l’étude du phénomène migratoire. L’immigration dans une société correspond toujours à une émigration hors d’une autre. Un recto verso de la même feuille. À travers ses entretiens, Sayad a amené les immigrés à livrer le plus profond de leur “intimité collective”, à révéler les contradictions déchirantes de leur existence déplacée et éclatée. Quitter à l’aube le foyer, prendre le train, arriver à Alger, et puis, juste avant de prendre le bateau, passer le pantalon français. Absents là-bas, absents ici, où ils ne sont que simple force de travail : le vertige de la “double absence”…Depuis plusieurs années, Philip Boulay et le collectif Quelques-unes d’entre nous du quartier des Tilleuls de Blanc-Mesnil (Seine-Saint-Denis) osent ensemble la fabrique d’un théâtre. Un théâtre fait main, avec ce qui est possible et se nourrissant de contraintes multiples. Un théâtre qui relaye les questionnements de Sayad.
La cité des Tilleuls à Blanc-Mesnil est un des grands ensembles de la ville. En son sein, la Maison des Tilleuls, lieu de rencontres, d’échanges, de projets, où Philip Boulay, qui a été artiste en résidence au Forum, mène un travail théâtral avec un groupe de femmes de la cité : le collectif "Quelques-unes d’entre nous".
Une fois par semaine, elles se confrontent aux questions du théâtre, expérimentent comment il peut prendre part à la narration d’une histoire commune marquée par des heures noires. « Et puis, nous passions le pantalon français… », est l’expression que les immigrés utilisaient lorsqu’ils montaient dans le bateau qui les amenait à Marseille. Interpreté par les femmes du collectif, ce spectacle utilise les entretiens menés par Abdelmalek Sayad, sociologue collaborateur de Bourdieu, regroupés dans son ouvrage La Double absence.
“Et puis, nous passions le pantalon français...”
Ce travail formidable a fait ressortir une pièce de théâtre qui fait découvrir le travail de Sayad, mais aussi des passages entiers sur la découverte de sa personne elle-même (à la page 2) et sur l'histoire de sa famille et à travers elle, celle de son village pendant la période coloniale. Cette période peux connue de tous. Sayad a révèlé une histoire inédite que Samir HADJ Belgacem (Doctorant en socilogie à l'ENS et l'EHESS) et Farid Taalba (Chercheur indépendant, étudiant en Master à l'INALCO) ont relaté. Notre association les remercie infiniment pour ce travail qui a mis en place un cadre d'analyse à la trajectoire biographique de Sayad et a permis la construction de son travail sociologique.
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